NakaMa est une pièce du chorégraphe annécien Saief Remmide, qui fut présentée en première au centre Bonlieu à Annecy en janvier 2018. Elle fut de nouveau programmée en octobre 2018. ArtVallée s’est donc rendu sur place et nous vous proposons aujourd’hui une courte critique sur notre blog.
La note d’intention qui est proposée par le chorégraphe à propos de sa pièce est la suivante :
« Comment peut-on faire ensemble, non pas malgré, mais avec ce qui nous différencie dans un environnement actuel où nos peurs ont tendance à créer de la distance entre les individus ? Le « Nakama » est un concept japonais qui se traduit par « Compagnon ». Plus précisément, on peut le percevoir comme un groupe d’individus qui se rassemblent afin de s’entraider, de cheminer et faire ensemble en partageant leurs compétences pour atteindre une quête commune.”
Pour ce faire, les choix chorégraphiques sont un peu scolaires malgré une belle gestuelle et de superbes danseurs. Les scènes sont assez démonstratives (pour parler de nos peurs, deux danseurs masculins miment le combat comme cela a déjà été vu, plus subtilement, chez d’autres compagnies comme celles de Wim Vandekeybus, Llyod Newson ou plus récemment d’Hofesh Shechter) et la forme assez simpliste (quatre interprètes sur scène, puis chacun son solo puis des duos puis tous ensemble). La scénographie fluide apporte un peu de mystère mais le thème semble être traité comme un exercice explicatif.
Le mouvement pur étant plus abstrait, il est davantage porteur de sens. L’influence hip hop du chorégraphe se fait ressentir mais le travail des bras et des figures au sol mélangés à une gestuelle plus contemporaine et personnelle convainc. La musique, magnifique, aide à rendre l’atmosphère plus aérienne.
Enfin, et ce malgré la présence de deux danseurs très doués sur scène (dont le chorégraphe!), les deux interprètes féminines “mènent littéralement la danse”. Leur puissance corporelle semble faire émerger plus que clairement le concept de force, intuition et générosité qui manquent souvent cruellement à la danse contemporaine “physique” et à la création contemporaine en général. Grâce à elles, la pièce décolle.