Pour notre article sur Carmen(s) du chorégraphe français José Montalvo, nous avons cette fois-ci fait appel à deux collaboratrices pour nous donner leur point de vue sur la pièce présentée au Centre Bonlieu à Annecy en ce mois de janvier 2019.
Commençons avec les impressions de Camille, 15 ans, qui a une pratique hebdomadaire de la danse à Chamonix :
« Dans ce Carmen version XXIe siècle, où l’héroïne est une femme d’aujourd’hui libre et courageuse, José Montalvo rend un joyeux hommage à ses racines espagnoles.
On est tout d’abord touché de voir avec quelle liberté et énergie les 16 danseurs se sont appropriés ce mythe de la culture espagnole. Les danses sont superbes, la grâce est présente dans chaque mouvement.
Entre le hip hop, le flamenco rythmé et sensuel, la danse coréenne, la danse africaine tout est magnifiquement dansé.
Les émotions des danseurs sont communicatives et nous font vibrer également aux sons des tambours, castagnettes et cornemuse.
J’ai trouvé aussi des moments émouvants et forts comme ceux où sont projetés des images d’exil, d’immigration mais aussi ceux où chaque danseur explique sa perception de Carmen, ce que le personnage représente pour eux et notamment lorsque un danseur affirme « Carmen c’est moi, c’est la liberté d’être ce que tu es ». C’est un spectacle que je ne suis pas prête d’oublier. »
Continuons avec la critique de Cécilia, collaboratrice régulière d’ArtVallée et auteure du magnifique article « La Danse, ma fille et moi » publié sur notre blog :
« Mon initiation à la danse en temps que spectatrice continue. Me voici assise dans la grande salle du centre Bonlieu pour assister à Carmen(s) de José Montalvo en ayant aucune idée du style de ce chorégraphe. Et puis le spectacle commence… comme une explosion avec des danseurs très différents. On sent tout de suite leur plaisir d’être là et de partager leur passion avec nous. Une énergie positive s’empare de la salle.
Premier tableau : des danseuses de flamenco. Bon, vous me direz que cela est normal pour Carmen. Mais le flamenco, moi ce n’est pas mon truc. À peine ai-je le temps d’émettre un doute qu’une magie s’opère. Un mélange des genres avec des danseurs de hip hop, des danseuses classiques et de flamenco et ce pour le plus grand bonheur de mes sens.
À partir de là, tout s’enchaîne dans un plaisir intense, entre rires et larmes, entre danse, vidéo et musique traditionnelle. Entre témoignages et folie, la symbiose avec le public s’opère.
Les danseurs grâce à leur sincérité et leur maîtrise des mouvements ont vite raison de la salle comble de Bonlieu.
Quel bonheur de voir tant de magie et quelle créativité de la part du chorégraphe d’avoir su allier tous les arts en un endroit vivant.
Un beau cadeau et une belle découverte. »
Le trailer de Carmen(s):