La danse, ma fille et moi

18 septembre 2018
18 septembre 2018 Cécilia Pivot Bergero

Ma fille vient de faire 6 heures de danse d’affilée dans l’après-midi… .

Je suis partagée entre 2 sentiments : la fierté et la peur. La fierté, car elle vient de rentrer en horaires aménagés danse au CRR d’Annecy. La peur, car les horaires aménagés sont un double cursus. L’entrée en seconde à l’internat (loin de sa famille et de ses amis), la quinzaine d’heures de danse par semaine. Va-t-elle tenir physiquement et scolairement ?


Il me semble que la plupart des enfants aiment danser. Quand ma fille s’est inscrite à son premier cours de danse, je n’aurais jamais imaginé jusqu’où cela la mènerait. D’une petite fille timide et réservée, elle s’est muée en une jeune fille bien dans sa peau. Et qui malgré les passages de l’adolescence, s’exprime et apprend à se mouvoir dans ce monde. Je ne m’attendais pas non plus à découvrir la danse sous un autre angle. Parce que chacun possède sa propre définition de la danse. Pour moi, au début, ce n’était qu’une série de mouvements, si possible compliqués et impressionnants.

Au fil des rencontres, j’ai découvert un ART. Incroyable de découvrir la danse alors qu’on ne danse pas ! Je ne suis pas une danseuse, je ne l’ai jamais été : je découvre la danse à travers les autres. Et ce n’est pas seulement le mouvement ! Ce sont aussi les effets que cela engendre sur moi. Est-ce que cette danse m’a touchée, faite rêver ? Me fait-elle réfléchir? Comment, en étant assise dans un fauteuil, me suis-je retrouvée propulsée dans un monde complètement différent et qui finalement me fait réfléchir sur moi ?

Quel outil culturel (qui, si on creuse un peu, reflète l’état de la société au fil des années et son évolution) ! Quel outil de transformation pour celles et ceux qui le pratiquent, mais aussi pour celles et ceux qui le regardent ! La découverte de son corps, de la musique, du partage.

Les danseu(r)ses ont-ils conscience des émotions qu’ils font vivre aux spectateurs ? Lors de la fête de fin d’année de l’école ou lors d’un spectacle de professionnels : quelle magie ! Quel bonheur cela doit être de pouvoir s’exprimer à travers le mouvement, de permettre à des hommes et des femmes de vivre des sentiments parfois profonds, d’apprendre à connaître son corps et par là même occasion, d’apprendre à se connaître soi-même.

Alors, oui, il semble que la danse professionnelle soit un milieu très dur autant physiquement que moralement. Est-ce le milieu rêvé pour sa fille ? Je ne sais pas.

Vos enfants veulent se mettre à la danse ? Ils apprendront certainement beaucoup sur eux. Peu importe le type de danse. Les moments qu’ils passeront avec eux-mêmes seront précieux et les aideront dans la vie.


Lorsque je vois la métamorphose de ma fille, je me dis qu’elle a de la chance. La chance d’avoir croisé sur son chemin des personnes qui ont su lui montrer autre chose que la technique pure de la danse, d’aller au-delà des apparences. Des personnes qui l’ont aidé à se trouver elle-même. Même si je ne sais pas si ma fille va continuer dans cette voie, la danse l’aura amené à s’ouvrir sur le monde qui l’entoure, à se questionner sur la vie. Et si un jour elle décide de faire une pause et qu’elle ne danse que dans son salon, et bien, elle dansera quand même. La danse fait partie d’elle maintenant.

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